Parmi le matériel en bon état, choisissez ce que vous souhaitez conserver.

Ici, comme ailleurs dans la maison, je vous conseille de conserver ce que vous prenez plaisir à utiliser et de donner ce que vous n’utilisez pas.

Je vous propose aussi de prioriser le matériel recyclable ou compostable. La décomposition d’un collage fait de petits bouts de papier aura un impact environnemental moins grand que l’enfouissement d’un bricolage fait de styromousse, de cure-pipes et de petits yeux à coller en plastique. Aussi, si vous avez tendance à « sauver » de la poubelle toutes sortes de matériaux dans l’espoir que vos enfants les intègrent à un bricolage, mais que ce moment n’arrive jamais, je vous conseille de vous départir de ces matériaux en les recyclant ou en les donnant, si c’est possible. À cet effet, il pourrait être judicieux de proposer (éventuellement!) vos barquettes de styromousse, mais aussi vos rouleaux de papier de toilette ou de papier essuie-tout à la garderie ou au service de garde que fréquentent vos enfants. Leurs besoins en matériels sont grands et leurs ressources, souvent limitées.

Parmi le matériel que vous n’utilisez pas, il y aura peut-être des boites ouvertes une seule fois, rassemblant l’équipement nécessaire à un projet précis. Ce sont souvent des projets de bricolages plus complexes, impliquant la lecture d’instructions et la supervision des parents et je remarque que ces beaux ensembles, souvent reçus en cadeau, sont parfois sous-utilisés. Si vous possédez de tels ensembles, demandez-vous, honnêtement, si vous et vos enfants prendrez plaisir à réaliser les bricolages proposés. Si la réponse est oui, je vous suggère de les ranger bien en vue, ou mieux, de prévoir le moment où vous les utiliserez. Si la réponse est non, c’est ok, aussi. Donnez-les, s’ils sont en bon état. Jetez ou recyclez-en les parties s’ils ne peuvent être donnés.

Enfin, évaluez vos besoins. De combien de paires de ciseaux ou de petites gommes à effacer en forme de Père Noël avez-vous réellement besoin? Rappelez-vous que moins vous aurez d’objets, moins vos espaces de rangement seront encombrés et plus il sera facile de trouver ce que vous cherchez. 

D’abord, je vous suggère de ranger le matériel de bricolage près de l’endroit où il sera utilisé, si possible. Mes enfants s’installent sur la table de la salle à manger pour bricoler. Je range donc le matériel dans un meuble à leur portée, tout près de la table.

Je vous propose aussi de rendre le matériel de bricolage facilement accessible et de faire en sorte que les enfants soient en mesure de le trouver et de le ranger de manière autonome. Sortez les crayons de bois de leurs petites enveloppes de carton déchirées et rassemblez-les dans un seul porte-crayon, ou un seul coffre à crayon contenant SEULEMENT et TOUS les crayons de bois. Rassemblez tous les feutres, tous les pinceaux, ou différentes roulettes de papier collant dans des contenants ou des boites à compartiments qui permettront de saisir d’un seul coup d’œil tout ce que vous possédez et de faciliter le rangement, une fois l’activité terminée.

Enfin, je vous suggère de ne PAS entreposer les bricolages réalisés au même endroit que le matériel.

Une fois que les dessins ont connu leur heure de gloire sur le frigo, je les place dans un tiroir que les enfants n’ont pas l’habitude d’ouvrir, tout simplement parce qu’il est un peu trop haut pour eux. C’est là qu’on laisse les bricolages se décharger, en quelque sorte. À l’abri des regards, leur valeur s’éteint doucement. C’est une étape qui me permet d’être certaine que je ne jetterai rien qui soit encore important à leurs yeux. S’ils me parlent d’un dessin qu’ils ont fait il y a quelques jours et qu’ils voudraient revoir, je saurai où aller le chercher. Or, cela n’arrive JAMAIS, ce qui m’assure que je peux passer à l’étape 4.

Lorsque le tiroir commence à être plein (chaque 2-3 mois), je vide son contenu sur la table pour le trier. Je recycle la grande majorité des dessins et des bricolages, sauf les plus récents, que je replace dans le tiroir en attendant le prochain tri. S’il y a, parmi tous ces dessins et ces bricolages, certaines réalisations dont mes enfants ont été particulièrement fiers ou qui marquent une nouvelle étape dans le développement de leurs habiletés, je les archive dans un grand portfolio (mes enfants possèdent chacun un portfolio, dans lequel je consigne 5-6 dessins par année, environ). Ces portfolios sont rangés à leur portée et ils aiment les ouvrir pour observer l’évolution de leurs réalisations.

Je n’alimente pas ces portfolios en pensant à plus tard ; je le fais pour que mes enfants puissent profiter, maintenant, d’un regard sur leur propre progression. C’est une manière pour eux de prendre confiance dans leurs aptitudes et une manière pour moi de les encourager dans leur créativité et de reconnaître leurs efforts.

S’il est important pour moi de conserver quelques dessins dans les portfolios de mes enfants, il est aussi important de ne pas trop en garder, sans quoi la tâche deviendrait trop lourde et l’évolution de leurs aptitudes et de leurs intérêts, plus difficile à saisir.

Quant aux bricolages de grande taille en 3D, nous les laissons se décharger pendant quelques jours/semaines à la vue, jusqu’à ce que les enfants me confirment qu’ils sont prêts à ce que leurs constructions retournent d’où elles viennent (c’est-à-dire, dans le bac de recyclage).

Passer à travers toutes ces étapes peut sembler énergivore, mais, en réalité, parce que la séquence est claire, c’est devenu presque machinal pour moi de procéder ainsi. Peu importe la manière dont vous choisirez de procéder, je crois que l’important est à la fois de célébrer les réalisations des enfants, mais de ne pas hésiter à se départir de la plupart des bricolages (évidemment, sans culpabiliser).